valorisation des déchets de chantier

Valorisation des déchets

L’essentiel des déchets de chantier sont minéral et inerte (briques, béton, tuiles et céramiques, verre, terre, pierres et cailloux provenant de sites non pollués). Il ne présente donc pas de risque de pollution mais la présence de dépôts sauvages constitue une pollution visuelle. Cependant, ce type de déchets est un gisement potentiel de matières premières à valoriser. Les enjeux sont à la fois la préservation de l’environnement et le gain de compétitivité pour les entreprises concernées. L’utilisation de cette matière permet d’économiser des ressources épuisables issues des carrières et de limiter les impacts environnementaux qui y sont liés. Par ailleurs, lorsqu’ils sont éliminés en décharge, ces déchets occupent des décharges qui pourraient être mieux utilisés.

Les déchets du BTP ne sont pas que des déchets inertes. 50% de la masse des déchets sont des déchets non dangereux (bois, plastiques, métaux), 10% des déchets dangereux (amiante, terres excavées polluées, solvants, peintures…), 40% des déchets non dangereux issus de l’industrie chaque année, comme les mâchefers, les laitiers ou les sables de fonderie pourraient être valorisés dans les travaux publics.

Consciente de ces enjeux, l’Europe a fixé dans la directive-cadre déchet l’objectif de 70% de valorisation des déchets du BTP à l’horizon 2020. Cet objectif figure également dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015. Aujourd’hui, la moitié environ des déchets du BTP français sont valorisés. Cela ne suffit pas. La France doit donc continuer dans son élan afin de se montrer exemplaire et d’ancrer les pratiques dans un changement durable.

Les filières de traitement des déchets dans le secteur du BTP

En application de la hiérarchie des modes de traitement des déchets, la prévention est la première voie à privilégier. C’est le cas du réemploi sur un chantier des déblais qui ne prennent pas le statut de déchet ou encore d’éléments du patrimoine d’un bâtiment qui seront réutilisés dans un projet architectural ou paysager les mettant en valeur. Lors de la rénovation ou la démolition d’un bâtiment, outre les dispositions spécifiques à l’amiante, il est obligatoire de gérer séparément certains flux tels que les déchets d’équipements électriques ou électroniques ou les lampes, qui doivent rejoindre la filière agréée.

Certains déchets peuvent être recyclés, c’est le cas notamment des produits issus des fraisages d’enrobés qui peuvent être incorporés dans des centrales d’enrobage, des laitiers sidérurgiques qui peuvent être incorporés dans la fabrication du ciment ou des granulats recyclés réintroduits dans la fabrication du béton.

Des déchets peuvent faire l’objet d’autres formes de valorisation matière en se substituant à des matériaux :

  • en remblaiement de carrières, dans le cadre des prescriptions fixées dans l’autorisation d’exploitation de la carrière ;
  • dans des projets d’aménagement (sous couche routière, merlon phonique…).

L’impact environnemental de ces utilisations de déchets doit être maîtrisé. Dans ce cadre, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a publié plusieurs guides de valorisation des matériaux alternatifs en technique routière (laitiers, mâchefers, déchets de déconstruction issus du BTP).

Enfin, les déchets ne pouvant être valorisés doivent être envoyés dans des installations de stockage adaptées en fonction de leur dangerosité : déchets inertes, déchets non dangereux non inertes ou déchets dangereux.

Les enjeux forts pour améliorer ces filières de traitement sont :

  • le tri à la source des déchets pour les orienter vers la filière la plus adaptée. Depuis le 1er mars 2012, les maîtres d’ouvrages ont pour obligation de réaliser un diagnostic portant sur les déchets issus des travaux de démolition, pour les bâtiments ayant une surface de plancher supérieure à 1000 m² ou ayant hébergé une ou plusieurs substances dangereuses ;
  • le développement du maillage territorial des installations de collecte, de tri et de préparation au plus près des chantiers générateurs de déchets et de ceux susceptibles de les valoriser.

Modes de revalorisation des déchets

Les déchets triés peuvent être valorisés de différentes manières, ils peuvent être :
• réutilisés,
• recyclés
• ou valorisés énergétiquement

Les débris inertes.

Débris de béton, de maçonnerie, d’enrobés hydrocarbonés (bitumineux ou contenant des goudrons) sont depuis janvier 2006 interdits en CET de classe 3 (déchets inertes ). Il y a dès lors obligation de valorisation.

RÉUTILISATION.

Il est rentable d’extraire certains matériaux : vieilles briques, pierres de taille, plaques de marbre, revêtements de sol, tuiles en terre cuite, pavés…

RECYCLAGE

Remblais

Ils ne peuvent concerner que les déchets inertes suivants :
• terres non contaminées
• déchets de construction ou de démolition de bâtiments à caractère d’habitation ne contenant pas de matériaux putrescibles ou inflammables issus d’une installation de recyclage autorisée.

Concassage

L’installation de concassage réduit les débris en granulats secondaires.
La réutilisation de débris dans les travaux routiers et d’infrastructure est encouragée, voire obligatoire. L’entrepreneur doit être enregistré au préalable pour réaliser de la valorisation.
Le prix de livraison à payer à l’installation de concassage est nettement moins élevé que les  coûts de mise en décharge.

BOIS

RÉUTILISATION

Portes et fenêtres, lambris, escaliers, châssis anciens, poutres, palettes…
Des entreprises d’économie sociale peuvent reprendre certains de ces éléments, les rénover et les remettre dans le circuit. La réutilisation d’essences coûteuses telles que le chêne et le hêtre, est très intéressante.

RECYCLAGE

Plusieurs filières bois existent : la fabrication de pâte à papier, de panneaux ou de produits composites, de produits en bois moulé ; le compostage ; les litières animales ; le charbon de bois ; le paillage ou le revêtement de sols (aires de jeux, parterres…).

VALORISATION ÉNERGÉTIQUE

Le bois qui a été traité ne peut pas être utilisé comme combustible.
Dans ce cas, la meilleure filière est le combustible alternatif dans une installation d’incinération contrôlée.
Le bois non traité, quant à lui, peut être utilisé comme bois de chauffage sous certaines conditions dans les entreprises (permis d’ environnement).

MÉTAL

RÉUTILISATION.

Dans certains cas, elle est plus avantageuse que le recyclage.

RECYCLAGE

Les vieux métaux non-ferreux sont payés 10 à 15 fois le prix de la ferraille sauf s’ils sont mélangés à la ferraille. Cette valeur diminue encore si la ferraille est polluée par du plastique, du béton, de la peinture…).
Le béton armé doit être séparé de l’acier car l’acier épais doit pouvoir être découpé.

VERRE

RECYCLAGE

L’entreprise de recyclage de verre paie pour obtenir le verre transparent.
S’il s’agit de verre plat transparent armé (verre de serre, verre filigrané, verre trempé) ou encore de verres plats sales, teintés, colorés et de décoration, les frais sont limités au transport.

VALORISATION ÉNERGÉTIQUE

Des entreprises de recyclage de verre acceptent les châssis (bois, aluminium, PVC). Ils enlèvent le verre et apportent les châssis vers d’autres entreprises de recyclage en vue d’une valorisation énergétique.

MATIÈRES PLASTIQUES

Généralement, les déchets plastiques vont en décharge. La plupart des entreprises de recyclage de matières plastiques ne s’intéressent pas en priorité aux déchets de construction et de démolition. Toutefois, certaines filières de recyclage apparaissent.

RECYCLAGE

Différentes filières de recyclage se développent (fabricant d’isolants reprenant les chutes de chantier…). Il convient de se renseigner auprès du fabricant lors du choix du matériau à mettre en oeuvre.

VALORISATION ÉNERGÉTIQUE

Les déchets plastiques ont un pouvoir calorifique élevé. Ils peuvent être utilisés comme combustibles de substitution dans des installations autorisées.

DÉCHETS VERTS

Lors du nettoyage d’un terrain ou de travaux de terrassement, il arrive que des quantités importantes de déchets verts doivent être évacuées.
Rappelons que l’incinération à l’air libre est, de manière générale, interdite.

RECYCLAGE

Le centre de compostage peut devenir une filière de valorisation économique.
Le broyage préalable permettra de réduire considérablement le coût de transport. Des broyeurs sont loués par des firmes spécialisées ou éventuellement auprès de grandes entreprises de conteneurs.
Toutes les matières végétales sont en principe compostables. Cependant, certains centres n’acceptent pas les souches ou les branches d’un certain diamètre. Par ailleurs, ils mettent en œuvre une politique de prix qui favorise le triage de déchets verts.

VALORISATION ÉNERGÉTIQUE

Une partie des déchets verts (bois de gros diamètre) peut servir comme bois de chauffage et trouvera généralement preneur.
Les incinérateurs n’acceptent que les branches.

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